Le Mouvement des entreprises de France, le Medef, est une très grosse organisation patronale fondée en 1998 en remplacement du CNPF et qui représente les dirigeants des plus importantes entreprises françaises. Cette structure possède à ce titre un poids considérable dans le débat social français. Alors pourquoi, cette "grosse Berta" de la vie économique française s'intéresse-t-elle autant au pauvre petit poucet de l'Ess ? C'est une bonne question d'autant plus que le lien entre les deux mondes n'est pas simple à faire. Et pourtant, la machine à "enfoncer les portes" des ministères pour faire passer la bonne parole patronale est en marche depuis que la loi sur l'Ess est examinée par le Sénat. Mais qu'est-ce qui fait sortir le loup du bois ? Le Medef craint-il que l'Ess ne devienne le premier employeur de France ? Sûrement pas. Ce qui inquiète le Medef est un tout petit articulet du projet de loi sur l'Ess. Ce texte tend en effet à faciliter le rachat d'une entreprise en difficulté par ses salariés sous la forme d'une coopérative ouvrière de production (scop.). Pour le Medef, c'est tout simplement intolérable ! Selon Pierre Gattaz, le "patron des patrons" qui doit tout à son papa, ce projet "aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie française". On en tremble... Heureusement, le courageux ministre Hamont a su trouver très vite la marche arrière et rassurer aussi vite les patrons en colère. Le texte ne prévoit plus, en cas de difficultés de l'entreprise, qu'une simple information des salariés pour leur permettre de faire une offre de reprise sans préférence ni priorité. Ouf, on respire... Et pourtant, le Medef ne se calme pas. Pierre Gattaz insiste et souhaite imposer dans la loi que l'obligation d'information des salariés ne soit possible que dans les seuls cas où les vendeurs ne trouveraient pas de "repreneurs". Dans l'entourage de Benoit Hamon, le ministre chargé de l'Ess, on en rigole (jaune) encore : "En clair, cela voudrait dire que les salariés ne pourraient racheter que des boites pourries dont personne ne veut". Idéal pour montrer que les ouvriers sans patron sont des incapables... Et si cette "guerre" patronale cachait autre chose ? Par exemple, les élections prud'homales qui sont prévues pour la fin de l'année 2015. Ah bon ? En effet, depuis 2002, les listes présentées lors des élections prud'homales par les entreprises de l'Ess n'ont cessé de progresser (11% en 2002, 19% en 2008). Le Medef ne peut pas tolérer, au moment ou la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) souhaite faire liste à part et donc laisser le Medef tout seul, perdre encore plus de terrain face à l'Ess et ces "horribles Scops". Pas question de laisser la moindre chance aux Scops de s'étoffer encore et à fortiori de se reproduire... Vous imaginez les futurs conseils des prud'hommes aux mains d'affreux gauchistes ? Tout cela, malheureusement, démontre que nous avons sans doute raison de nous méfier d'un projet de loi qui ne concerne pas vraiment les associations... A suivre.
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Pourquoi le MEDEF s’intéresse-t-il autant à l'Economie Sociale et Solidaire ? Le Mouvement des entreprises de France, le Medef, est une très grosse organisation patronale fondée en 1998 en remplacement du CNPF et qui représente les dirigeants des plus importantes entreprises françaises. Cette ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2098" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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