On ne peut nier que s'imposent, petit à petit, de nouvelles formes de financement pour les associations. C'est le système de l'arrondi prélevé à la caisse des magasins ou sur le bulletin de salaire en passant par les achats en ligne et le relevé bancaire qui semble avoir le vent en poupe pour le moment. Mais, dans les cartons de la secrétaire d'Etat chargée du numérique se trouve le projet de loi pour une République numérique qui, dans son article 27, prévoit la possibilité de donner jusqu'à 50 euros par SMS, dans la limite de 300 euros par mois. La ministre, qui estime que "la République du 21ème siècle sera nécessairement numérique", a lancé une consultation sur Internet pour que tout un chacun puisse donner son avis sur le projet de loi. Bonne initiative, qui du 26 septembre au 18 octobre 2015, a donné la parole à 21 329 participants pour 8501 contributions au débat et 147 770 votes. Ce n'est pas un raz de marée pour une consultation numérique, mais la synthèse (qui est toujours en cours d'élaboration à ce jour) sera intéressante à découvrir. Contre toute attente, la possibilité d'effectuer un don à une association par SMS n'a pas recueilli, de la part des contributeurs au projet de loi, l'accueil espéré. "Comment contrôler tout ça ?", "Quelles sont les assos qui en bénéficieront ?", "C'est une belle idée mais c'est jouer avec le feu", "Beaucoup trop dangereux", ont écrit les contributeurs.... Cette contribution a obtenu 1380 votes (ce qui n'est pas mal) mais seule une courte majorité de 52% a répondu favorablement. On imagine sans peine la surprise de la ministre et des associations concernées à l'analyse des résultats... Sans doute cette méfiance traduit-elle la peur d'une banalisation du don auprès des jeunes qui sont la cible évidente de cette "nouveauté". Ces derniers utilisent le SMS aussi bien pour commander une pizza que pour éliminer le candidat d'une émission de télé-réalité. Comment l'acte de donner peut-il trouver sa place et sa valorisation dans cette "danse des pouces" ? Il n'empêche, la ministre maintient son article 27 et s'appuie pour cela sur les chiffres encourageants des 14 pays de l'Union européenne qui autorisent déjà le principe du don par SMS. Techniquement, tout est prêt Dès que la loi le permettra, les associations intéressées réserveront un numéro à cinq chiffres auprès de l'AFMM (Association Française du Multimédia Mobile) qui sera utilisé par les donateurs pour envoyer un message formaté de type "don10" pour un don de 10 euros. Directement prélevé sur la facture téléphonique, on nous assure que ce don ne sera pas soumis à la TVA et ne réservera aucune marge à l'opérateur. On ne demande qu'à le croire... Ce que la "République numérique" signe, c'est le retrait définitif de l'Etat dans le financement associatif. La multiplication des plateformes de dons est une chose, mais comment élaborer un budget annuel sur un financement aussi aléatoire ? Quelles sont les associations qui bénéficient aujourd'hui des dons par le principe de l'arrondi ? Nous tenons les noms à votre disposition... Ces structures représentent à peine 1% de l'ensemble des associations. Quid des autres ? Le jeune donateur qui utilisera le SMS le fera sur quelle motivation ? Une pub à la télé ? Une info en boucle comme pour les migrants actuellement ? Le bouche à oreille ? Un concours téléphonique ? "Ma joie de donner est morte à force de donner" disait Nietzsche. Nous lui ajouterons cette citation de La Bruyère : "La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner à propos" En savoir plus Projet de loi pour une République numérique - La consultation www.microdon.org
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Dons aux associations : de l'arrondi au SMS On ne peut nier que s'imposent, petit à petit, de nouvelles formes de financement pour les associations. C'est le système de l'arrondi prélevé à la caisse des magasins ou sur le bulletin de salaire en passant par les ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2338" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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