Parce que la grande pauvreté augmente, parce que l'illettrisme progresse, parce que les inégalités se creusent, les associations doivent encore faire plus et mieux. Hélas, cette mauvaise période pour notre pays correspond également à une baisse drastique des subventions de l'Etat. On peut rajouter, par effet domino, que la baisse de ses dotations aux collectivités territoriales nuit gravement à l'avenir associatif. Si on rajoute au tableau la réduction brutale du nombre de contrats aidés. La coupe est pleine. Faire plus pour ceux qui ont moins disait le candidat Emmanuel Macron pendant sa campagne. Il semble qu'il ait perdu le mode d'emploi en chemin. On a le sentiment que pour baisser la fiscalité des plus aisés, tout va plus vite. En revanche, pour les plus démunis, cela semble être beaucoup plus compliqué. Prenons la suppression des contrats aidés. L'argument majeur avancé est le coût pour le budget de l'Etat et l'inefficacité de la mesure sur l'emploi. Sur la durée du quinquennat de François Hollande, cette politique a coûté plus de 10 milliards d'euros pour 456 723 bénéficiaires (fin 2016). Le CICE, applicable depuis janvier 2013, est un crédit d'impôt accordé aux entreprises en fonction de leur masse salariale. Pour l'année 2018, le coût du CICE pour les finances publiques devrait s'élever à 21 milliards d'euros. 27 milliards si on lui ajoute le CIR (Crédit d'impôt recherche). Des recettes dont on peut dire qu'elles se sont "évaporées" puisque l'on en connait ni l'usage, ni la destination, ni les objectifs. Cela représente le recrutement de 300 000 enseignants chaque année, deux fois le montant total de l'aide personnalisée au logement (APL) et trois fois le budget de la police nationale. Une paille. Quel effet le CICE a-t-il eu sur l'emploi ? Car souvenons-nous que l'emploi était l'une des justifications premières du crédit d'impôt, avec le redressement de la compétitivité. Il existe un comité de suivi du CICE, (France Stratégie). Son dernier rapport, qui date du 2 octobre 2018, estime "vraisemblable" que le CICE a sans doute permis de sauvegarder environ 100 000 emplois sur la période 2013-2015 (aucun chiffre pour 2016 pour cause de passage des DADS à la DSN). Mais la fourchette de calcul est si large (entre 10 000 à 200 000 emplois), que la mesure n'a guère de sens. Il était donc urgent de stopper les Contrats aidés, qui permettaient tout de même d'aider à la fois les structures utilisatrices et les salariés, pour une raison de coût, mais de laisser en l'état (jusqu'en 2019 a priori) un CICE dont on ne sait rien ou presque des effets sur l'emploi. En revanche, on imagine sans peine que le redressement de la compétitivité a bien eu lieu puisque la France est la championne du monde du reversement de dividendes aux actionnaires. Le rapport intitulé "CAC 40: des profits sans partage", (Oxfam et Basic) démontre que les groupes français ont reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes ne laissant que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés. Ceci expliquant cela, le nombre de travailleurs pauvres explose et gangrène des pans entiers de notre société. Et face à la misère, dont presque plus personne ne peut dire qu'elle ne l'emportera pas un jour, il y a encore et toujours les associations. Dont l'Etat s'efforce de couper les crédits, sans doute par mesure d'économie... Avec les milliards saupoudrés à l'aveugle du CICE, notre pays avait les moyens de réorienter sérieusement la société française vers la transition écologique et un meilleur partage des ressources. Ce n'est hélas, pas le choix qui a été fait. En savoir plus Quels effets du recrutement en contrat aidé sur la trajectoire professionnelle ? Une évaluation à partir du Panel 2008 - INSEE - Économie et Statistique n° 477 - 2015 Suppression du CICE ? Le CICE devrait disparaître en 2019, pour être remplacé par une baisse de cotisations patronales. La première réduction, de 6 points, concernera tous les salaires inférieurs à 2,5 SMIC. Soit au même taux et sur le même périmètre que le CICE. En plus de ces 6 points, les rémunérations comprises entre 1 et 1,6 SMIC bénéficieront en effet de 3,9 points supplémentaires de baisse, soit 9,9 points en tout. Tout ça est en projet pour le moment. CAC 40 : 47 milliards de dividendes distribués aux actionnaires - Le Figaro L'oubli de la vie associative dans le gouvernement Où va l'argent du Livret de Développement Durable et Solidaire ?
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Associations : faire beaucoup plus avec vraiment moins Parce que la grande pauvreté augmente, parce que l'illettrisme progresse, parce que les inégalités se creusent, les associations doivent encore faire plus et mieux. Hélas, cette mauvaise période pour notre pays ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2503" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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