La ruche qui dit oui est une entreprise commerciale française (Equanum SAS avec un agrément ESUS) issue de l'Économie collaborative au même titre que Uber, Rn&B et autres Blablacar. Selon les trois créateurs, il s'agit d'une "optimisation de la vente en circuit court qui propose aux producteurs, une plateforme web interactive qui permet chaque semaine de proposer des produits où les membres inscrits viennent récupérer leur commande en leur présence." Mais ce n'est pas une AMAP (association pour le maintien d'une agriculture de proximité) et n'a donc ni les mêmes obligations, ni les mêmes intérêts. Le site ne sert qu'à mettre en relation les producteurs, les clients et les responsables de Ruches. Ces derniers, qui sont appelés "Reines" (alors qu'ils sont plutôt des abeilles), font tout le travail. Ils doivent être enregistrés au Registre du commerce ou être déclarés en tant qu'auto-entrepreneur. La Reine n'est donc pas salariée et ses revenus ne sont donc pas des revenus nets. Equanum SAS se rémunère par une commission sur les commandes de 20 %. Sur cette somme, elle reverse 41,75 % à la Reine. Le reste, 58,25 %, sert à financer l'entreprise, les dirigeants et les salariés de l'entreprise. Fin 2018, le réseau de la Ruche qui dit Oui annonçait 1 200 Ruches dont 850 en France. Via ces ruches, le réseau totalise 270 000 membres actifs, 8 000 producteurs et artisans, et a enregistré, depuis sa création, un volume d'affaire dépassant les 75 millions d'euros. Les créateurs sont au nombre de 3 : Guilhem Chéron, Marc-David Choukroun et un certain Mounir Mahjoubi (ancien secrétaire d'État chargé du Numérique dans le gouvernement Édouard Philippe). Les investisseurs initiaux ont pour noms Christophe Duhamel, Marc Simoncini, Xavier Niel. Chaque Reine cherche les producteurs et transformateurs, les membres et le lieu qui puisse accueillir les distributions. Une fois que sa "communauté" est assez conséquente, la Reine prépare les ventes puis la distribution et anime sa communauté afin de pérenniser sa Ruche. Pour cela, la Reine peut espérer un complément de revenu moyen de 500 euros par mois pour officiellement 10h de travail par semaine. En réalité, les 20h par semaine sont souvent dépassés. Les frais de transports, loyers, communication, etc. ne sont pas remboursables. Ils viennent donc en déduction du maigre pécule. Le fournisseur touche donc 80% de la vente de son produit. C'est beaucoup plus que ce que la filière classique peut lui proposer (environ 50%). Mais est-ce comparable ? La Ruche choisit plutôt des petits producteurs avec une production relativement faible. Pour s'en sortir, ils ont besoin de toucher effectivement une part plus importante du prix du produit. Mais cela ne leur permet pas de toucher plus. Simplement, ils ont l'assurance avec ce système d'écouler toute leur production. Une AMAP ne prélève aucune commission sur les ventes mais propose des débouchés plus limités. Un même producteur peut tout à fait travailler avec une Ruche et avec une AMAP. C'est d'ailleurs le sens de la communication de La Ruche qui dit Oui qui se veut "complémentaire des AMAP." La Ruche qui dit Oui est donc un débouché supplémentaire pour les agriculteurs, ce qui est vrai. En revanche, l'absence de cahier des charges permet aux agriculteurs de proposer des produits non bio (et sans contrôle sur la provenance) et d'une qualité très inégale en fonction de la Ruche. La seule obligation réside dans le fait de produire à moins de 250 kilomètres du lieu de distribution pour respecter le circuit court du concept. Cela fait tout de même 500 kilomètres l'aller-retour. On connaît plus court comme circuit. En fait, La Ruche qui dit Oui est la grande gagnante de l'opération. La mise en place d'un commerce entonnoir qui aspire 58,25 % des 20% de chaque commission permet de valoriser le concept et le réseau. Et qui sait, peut-être qu'un jour La Ruche qui dit Oui sera revendue à ceux qui ont tout intérêt à retrouver une clientèle qui a déserté leurs centres commerciaux : Leclerc, Auchan, etc. Comme pour la célèbre pub Canada Dry des années 1980 : "Ça a la couleur de l'alcool, le goût de l'alcool, mais ce n'est pas de l'alcool.", La Ruche qui dit Oui a la couleur de l'AMAP, la com d'une AMAP, mais ce n'est pas une AMAP. Parfait recyclage dont le libéralisme a le secret. En savoir plus La ruche qui dit Oui Le réseau des AMAP
Voici le tag Internet à sélectionner, à copier et à coller sans transformation dans la page du site où vous allez utiliser cet article. D'avance merci.
Quand la ruche dit oui La ruche qui dit oui est une entreprise commerciale française (Equanum SAS avec un agrément ESUS) issue de l'Économie collaborative au même titre que Uber, Rn&B et autres Blablacar. Selon les trois créateurs, il s'agit ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2558" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
L'épreuve de la cessation de paiements
25-11-2025
Juridiquement, la cessation de paiement définit une situation où une association en difficulté se trouve dans l'impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif
Nouvelle réforme de l'entretien professionnel
Avec l'adoption définitive du projet de loi sur l'emploi des seniors, le dialogue social et les transitions professionnelles, les règles, qui encadraient jusqu'à présent
Panorama associatif numéro 148 : fin novembre 2025
Le Panorama associatif de Loi1901 a pour objectif de vous détailler plusieurs mesures qui ne peuvent pas faire l'objet d'un article complet, à l'unité, car trop courtes. Au
La solidarité financière entre associations et son cadre juridique
18-11-2025
Comment concilier l'exigence de pérennité économique et la mission d'intérêt général ? C'est bien la question que de nombreuses associations se posent. Faire payer les services
Organismes de droit privé chargés de missions de service public
Une association, comme une fédération, peuvent en tant qu'organismes privés investis d'une mission de service public, se voir appliquer des règles administratives spécifiques,
Panorama associatif numéro 147 : novembre 2025
Quand le bénévolat mène en prison
11-11-2025
Encadrer des sportifs est, pour un bénévole, toujours une opération à risques. A fortiori quand le sport pratiqué est admis comme dangereux. Le tribunal a sévèrement jugé deux
Panorama associatif numéro 146 : novembre 2025
Secteur lucratif et non lucratif au sein d'une même association
En règle générale, quand une association développe un secteur lucratif, non prépondérant, au sein de ses activités, c'est pour financer le secteur non lucratif. C'est d'ailleurs à
Vie privée et vie professionnelle : le duo improbable
04-11-2025
Trouver une conciliation équilibrée entre la vie privée et la vie professionnelle est une gageure qu'il est difficile de relever. Ne pas laisser le travail empiéter de façon trop
Solidarité internationale : les associations cherchent un second souffle
Les associations et organismes de solidarité internationale sont en première ligne face à la série d'événements qui bouleverse, à l'échelle mondiale, les positions et les logiques
Etre éligible au régime du mécénat : nouvelles jurisprudences
Pour être éligible au mécénat, une association doit posséder un objet social particulier. Il doit être soit philanthropique, ou éducatif, ou scientifique, ou social, ou
Deux guides pratiques pour les structures de l'ESS en difficultés financières
Pour les associations comme pour les autres structures de l'ESS, les difficultés de trésorerie constituent souvent le premier signal d'alerte. La situation désastreuse actuelle
102 associations saisissent le HCVA pour atteintes aux libertés associatives
102 associations de 47 départements ont décidé de saisir le Haut Conseil à la Vie Associative pour atteintes délibérées aux libertés associatives. Trop, c'est trop. Après
Chronique d'une mort annoncée : les associations de solidarité
28-10-2025
Le principe des vases communicants s'applique lorsque que 2 récipients, contenant un liquide et reliés par un tuyau, équilibrent à la même hauteur le liquide dans chacun d'eux.
Quand l'espace civique se réduit comme peau de chagrin
21-10-2025
L'espace civique est le creuset le plus précieux des sociétés démocratiques. L'ONU le définit comme "l'environnement qui permet à la société civile de jouer un rôle dans la vie
Le piratage culinaire ou l'épluche patates connecté : est-ce bien raisonnable ?
14-10-2025
Ce qui est bien avec nos concitoyens, c'est qu'il y a toujours matière à sourire. Même si parfois, ce sourire bienveillant se transforme en rire jaune. Vous souvenez-vous du
Associations : Mobilisons-nous le 11 octobre prochain : rappel
07-10-2025
Ceci est un rappel. Le Mouvement associatif appelle à une journée de mobilisation de l'ensemble du monde associatif le 11 octobre 2025. Rassemblant, au travers de ses membres,
Quand le jaune budgétaire raconte l'histoire des associations
30-09-2025
Quelles sont les associations subventionnées ? Pour quel montant ? Pour quel motif ? Pourquoi de telles différences entre certaines associations qui officient dans le même secteur
France : ta démocratie dévisse
23-09-2025
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) vient de rendre un avis qui fait froid dans le dos. L'espace civique fond comme neige au soleil en France.
Santé financière des associations : la grande glissade
Les associations employeuses, majoritaires parmi les répondantes, sont particulièrement touchées. Elles sont 54% à déplorer des problèmes de trésorerie ponctuels ou récurrents,
Anatomie d'un tournant autoritaire
Nous l'avons longuement décrit dans nos colonnes. Depuis 2019, l'Etat a pris un tournant autoritaire (euphémisme). De la répression effective des Gilets Jaunes (2.500 blessés dont
Quand l'ESS veut enfin devenir adulte
Depuis 2014, date de la promulgation de la loi ESS, l'économie sociale et solidaire a marqué son territoire par quelques avancées ponctuelles, mais sans véritable impulsion
Baromètre DJEPVA : une jeunesse engagée est une jeunesse heureuse
Le baromètre annuel sur la jeunesse est réalisé chaque année par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CRÉDOC) sous la publication de la
Le forum mondial de l'ESS à Bordeaux du 29 au 31 octobre 2025
Créé en 2013, Le GSEF (Global Forum for Social and Solidarity Economy) est une vaste organisation internationale de gouvernements locaux et de multiples réseaux de la société
Cour des comptes : le déficit de visibilité et de notoriété de l'ESS
L'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un mode d'entreprendre qui concilie activité économique et utilité sociale, solidarité et coopération, démocratie et primauté de
Interroger le pilotage par l'État de la politique de la lutte contre la pauvreté
Selon un récent rapport de la Cour des Comptes, en 2023, le taux de pauvreté s'établissait, en France, à 15,4 %, en dessous de la moyenne de l'Union Européenne à 16,2 %, mais sans
Cour d'appel et tribunal administratif : deux poids deux mesures
Deux très récentes décisions de justice, envers des actions entreprises par des associations, laissent l'observateur judiciaire que je suis, très dubitatif. Il semble,
Vie associative : Bilan 2023-2024
Pendant la pandémie, les associations ont répondu présentes et même beaucoup plus. Elles ont inventé des nouveaux modes de relations, grâce notamment aux outils numériques. En
Financement associatif : le rapport complet sur la situation
La revue des dépenses publiques en direction des associations vient de publier un rapport qui est la première évaluation réelle et concrète de l'ensemble des dépenses de l'État,