Cette question peut sembler un rien provocante, surtout pour les lecteurs qui sont en contact régulier avec le monde agricole. Mais les chiffres nationaux parlent d'eux-mêmes : l'agriculture française ne représente plus qu'un tout petit 2,2% du PIB français, alors qu'elle était de 13,7% du même PIB en 1955 : on peut même parler de chiffres dérisoires... Supprimer l'agriculture française ne porterait donc pas un coup très rude à notre économie selon les calculs des experts diligentés par le ministère des Finances. Mais la réalité est tout autre, nous allons tenter de le démontrer... A l'heure des comptables et au moment de la renégociation de la Politique Agricole Commune (la célèbre PAC), la question se pose à voix basse dans tous les ministères en France et se claironne à haute voix partout ailleurs en Europe : faut-il conserver une agriculture en France ? Admirons au passage le glissement sémantique, on ne dit plus agriculture française, mais agriculture en France... Cela sent la délocalisation à brève échéance. L'assujettissement des Associations pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) au régime des impôts commerciaux est un signe négatif. (1) L'AMAP est l'une des alternatives crédibles dans le domaine de l'agriculture de proximité, sa mise en place a permis à de nombreux paysans de créer un lien commercial fort entre eux et les citadins. Taxer sans contrepartie les AMAP, est une curieuse façon d'encourager une filière qui a encore du mal à se pérenniser... Les chiffres mentent.. (2) Selon l'INSEE, l'agriculture ne représente qu'un faible 4% des actifs (227 000 emplois salariés), mais ce chiffre ne représente que le domaine agricole pur. Or, lorsqu'elle parle de la filière automobile, l'INSEE englobe la totalité des actifs, sous-traitants compris, pas avec l'agriculture, pourquoi ? Car l'honnêteté devrait obliger l'INSEE à y adjoindre les secteurs d'activité comme la fabrication des denrées alimentaires, le travail du bois ou la restauration, des activités que l'on classe soit dans le secteur secondaire, soit dans le secteur tertiaire, alors qu'ils dépendent pourtant directement du secteur agricole. Si on effectue le "vrai" calcul, on obtient d'autres chiffres beaucoup plus parlants : - 2,4 millions d'actifs, soit 9,1% de la population active de la France. Avec une telle position, l'agriculture Française ne mérite-t-elle pas davantage de considération ? Et le PIB ? On peut faire la même chose avec le PIB. Dire, comme au début de cet article, que l'agriculture ne représente qu'un minuscule 2,2% du PIB est un mensonge chiffré. Car, c'est réduire volontairement l'agriculture à la production de lait, de céréales et de viande. Or, loin de n'être qu'un petit maillon de la chaîne de l'industrie agroalimentaire, l'agriculture représente aussi une proportion non négligeable dans le secteur de la chimie, ne serait-ce que pour les engrais, dans celui de la production mécanique française, grâce à la construction, entre autres, des tracteurs, etc. Et c'est surtout passer sous silence le rôle majeur que jouent les agriculteurs dans l'attrait touristique qu'exerce notre pays (première destination mondiale). Que serait la France sans ses paysages uniques ? Des paysages qui sont le fruit du travail séculaire de nos paysans. Certes, les touristes viennent en France pour visiter la Tour Eiffel, les châteaux de la Loire, le palais de Versailles ou bien le Mont-Saint-Michel. Mais ne viennent-ils pas aussi pour notre gastronomie, c'est même selon de nombreuses enquêtes, une de leur premières motivations. Et la gastronomie n'a-t-elle aucun lien avec le monde agricole ? Dans le secteur touristique, bien qu'invisible, le monde agricole est également omniprésent. Pourquoi ne pas prendre en compte ces réalités quand on calcule "comptablement" le poids de l'agriculture dans le PIB ? Pourquoi ne pas dire que l'agriculture et le secteur agroalimentaire totalisaient 50 milliards d'euros d'exportation en 2010, soit 12,8% de la valeur des exportations françaises sur la même période ? Pourquoi taire le fait avéré (enquête Revue du Vin de France - mars 2012) que la production vinicole représente 558 000 emplois directs et indirects, et environ 800 000 emplois directs, indirects et induits ? Ces chiffres sont-ils négligeables ? Le blé et la vigne qui rapportent plus d'argent à la France que la bourse et la construction automobile, ce n'est pas vendeur ? Car c'est bien là le drame de l'agriculture française : elle ne sait pas faire savoir son savoir-faire... De ce silence imposé ou mal inspiré, la FNSEA porte une responsabilité certaine. Pour preuve, le suicide des agents de France Télécom a défrayé la chronique, mais qui sait que les agriculteurs sont la catégorie socioprofessionnelle la plus touchée par les suicides (800 suicides en 2009 selon l'Association des producteurs de lait indépendants) ? Ne laissons pas notre agriculture disparaître. Or, aujourd'hui hélas, la question se pose... En savoir plus (1) Par leur activité, les AMAP permettent à des producteurs non seulement d'obtenir des débouchés mais également de leur assurer un revenu en raison du fait que les consommateurs s'engagent contractuellement à acheter à l'avance leur production et effectuent un prépaiement des produits qui leur seront livrés. De ce fait, l'activité des AMAP est considérée du point de vue fiscal comme lucrative et ces associations sont soumises aux impôts commerciaux quels que soient leur taille et le montant de leurs recettes, CQFD. (2) En 1946, un français sur 3 était agriculteur, en 2011 seuls 4% des français exercent encore une activité agricole. Toujours en 1946, la France agricole ne parvenait pas à nourrir toute sa population (40 millions d'habitants) alors qu'en 2011, 4% d'agriculteurs suffisent à nourrir 63 millions de Français, et à exporter l'excédent à travers le monde. La France est la deuxième puissance agricole mondiale, derrière les États-Unis. Rappelons à nos ministres oublieux, qu'en 2010 les exportations de vins et de spiritueux ont réalisé un chiffre d'affaires de 9,09 milliards d'euros, soit l'équivalent de 129 Airbus, de 288 TGV ou de 92 satellites. C'est le deuxième poste excédentaire français pour les exportations, derrière l'aéronautique mais devant les parfums, la cosmétique et la chimie.
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