Après l'Arlésienne des masques, voici la fable des tests sérologiques du Covid19. Souvenez-vous de notre premier ministre qui annonçait fièrement que dès le 11 mai, la France serait en mesure de faire 700 000 tests par semaine. Nous sommes le 19 mai et le manque de tests est aussi patent que le manque de masques FFP2 dans les hôpitaux. Pourquoi laisser perdurer un tel amateurisme alors que nos vies et notre économie sont en danger ? Annie Thébaud-Mony (1) est une sociologue française de la santé, connue pour ses recherches et son travail associatif sur les maladies professionnelles. Elle vient de lancer un pavé dans le marigot du gouvernement. Cette professionnelle, directrice de l'unité Inserm du Groupement d'Intérêt Scientifique sur les Cancers d'Origine Professionnelle à l'université Paris XIII, vient de déclarer au site Bastamag (2) : "Les gouvernants n'ont pas voulu délibérément s'engager sur une politique de test. Ils craignent d'avoir à répondre de leurs actes devant la justice." Mais elle va encore plus loin en précisant "qu'il y a une part délibérée des autorités politiques , parce qu'une grande partie de ceux qui ont eu le Coronavirus ne pourront pas prouver que c'est bien le Covid, et à partir de là, ils seront exclus de la reconnaissance en accident du travail ou en maladie professionnelle." Les mots sont forts et les accusations graves. Sur quoi se base-t-elle pour prononcer une telle affirmation ? Pour comprendre, il faut s'intéresser à ce qu'est une maladie professionnelle. D'ailleurs le ministre de la santé a déclaré devant l'Assemblée Nationale, le 21 avril dernier, "que le Covid19 serait reconnu de façon automatique comme maladie professionnelle pour tout le personnel soignant, quel que soit leur lieu d'exercice, en ville, à l'hôpital ou en Ehpad." C'est bien la moindre des choses. Mais attention, cela n'est pas encore acté dans les faits au 19 mai. Pourquoi cette largesse dédiée aux seuls soignants et rien pour les autres (caissières, éboueurs, gardiens, livreurs, etc.) ? Pour une seule raison : si un soignant porte plainte contre le ministre de la santé pour avoir été exposé au risque viral par pénurie de masques, il est certain de gagner en justice. Ce qui ne sera pas le cas pour les autres corporations toutes autant exposées, mais qui, non testées, ne pourront rien prouver. Une maladie est dite professionnelle si elle est la conséquence directe de l'exposition habituelle d'un travailleur à un risque physique, chimique, biologique ou résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle. Il n'existe que deux modes de reconnaissances des maladies professionnelles (Code de la sécurité sociale - Article L461-1) : 1 la maladie figure dans un des tableaux annexés au Code de la sécurité sociale et a été contractée dans les conditions prévues au tableau, l'origine professionnelle sera donc présumée ; 2 la maladie figure dans un tableau mais ne remplit pas les conditions ou elle ne figure dans aucun tableau, elle devra alors faire l'objet d'une expertise individuelle par le Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). En ce qui concerne le Covid19, il ne bénéficie pas de la présomption de reconnaissance comme maladie professionnelle car il ne figure dans aucun des tableaux du Code de la sécurité sociale. Ainsi, seule l'instauration d'une présomption de reconnaissance du Covid19 comme maladie professionnelle devrait inspirer le législateur et simplifier la vie des travailleurs contaminés pour avoir été en "première ligne" sans masques ni protections. Mais ce ne sera pas le cas. Et pour tous les autres travailleurs contaminés, et dont la présence a été jugée indispensable (et elle l'était) par les responsables politiques au pouvoir, la réponse du gouvernement est : pas de tests, donc pas de preuves. Et de les abandonner seuls et dans l'impossibilité de prouver le lien de causalité. Et pour ces travailleurs, souvent aux salaires très bas, imaginer poursuivre le gouvernement en justice et l'emporter est un rêve inaccessible. En savoir plus (1) La vidéo des déclarations de Mme Annie Thébaud-Mony au site Bastamag (2) L'article de Bastamag
Emmanuel Macron: "Nous n'avons jamais été en rupture" de masques pic.twitter.com/biluHsVhN4— BFMTV (@BFMTV) May 18, 2020
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Après le manque de masques, le manque de tests Covid19 : pourquoi ? Après l'Arlésienne des masques, voici la fable des tests sérologiques du Covid19. Souvenez-vous de notre premier ministre qui annonçait fièrement que dès le 11 mai, la France serait en mesure de faire 700 000 tests par ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2579" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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