Depuis 1999, nous inventons et offrons des services aux associations. De la comptabilté au juridique, de la création de sites internet à la communication, nous n'avons eu de cesse d'innover afin de proposer un rapport qualité / prix imbattable. Un seul objectif : une association avec un petit budget doit avoir les mêmes possibilités en matière de services que les plus importantes. Pari gagné depuis 25 ans !
Dans la vie, on ne peut pas avancer sans partager. En 25 ans, nous avons écrit et mis en ligne 2607 articles, 2173 brèves juridiques, 1010 Lettrasso, répondu à 103 394 questions sur le Forum et accueilli 130 761 abonnés à Lettrasso. Depuis quelques mois, ce qui était gratuit ne l'est plus. Même les journalistes mangent, c'est dire... Mais nous faisons en sorte que 50% de nos articles restent en accès libre et le tarif du Forum est et restera à 3.60 € la réponse. Naturellement, toutes les archives sont gratuites et vous pouvez déposer et gérer gratuitement vos pétitions. Et bien sûr, notre MOOC comptable se pratique sans bourse déliée. Pour nous, l'argent n'est pas un but, c'est juste un moyen pour rester à vos côtés.
En 2002, nous avons créé un Intranet gratuit pour toutes les associations loi de 1901. Un Intranet ? A l'époque, très peu de gens savaient de que c'était. Aujourd'hui, 29 063 associations l'utilisent. Nous avons rajouté, au fil des ans, des modules de plus en plus performants. De la gestion des membres à votre Blog associatif, tout est possible ou presque dans cet espace dédié et gratuit. Depuis la dernière mise à jour du site, certains des services ci-dessous (marqués ) ne sont pas encore terminés. Tout est toujours plus long qu'on ne le pense avec l'informatique... Nous faisons le plus vite possible pour que vous en retrouviez l'usage.
Je devais avoir 8 ans la première fois que je l'ai vu. Dans le village, tout le monde l'appelait "Le tordu" ou "Titi chocolat". Il ne parlait pas français, n'était ni noir ni blanc, d'un âge incertain, il claudiquait beaucoup et travaillait dans la ferme de la grande colline. Et de temps en temps, en rasant les murs, il venait au village accompagné par les enfants que nous étions et qui le couvraient de quolibets aussi cruels que stupides sous l'oeil amusé des adultes consentants. Et puis un jour, il n'est plus venu au village. Des rumeurs couraient sur sa mort curieuse. Il faut dire que le propriétaire de la ferme de la grande colline le traitait en esclave et le battait souvent. Etait-il mort sous les coups ? Il n'y eu jamais aucune enquête de police, parce que personne ne réclama son corps, personne. Il fut enterré dans la fosse commune du petit cimetière. De "Titi chocolat", il devint "Sans Famille" et puis, on l'oublia. Et ce n'est que bien plus tard, par les hasards qu'empreinte la mémoire que "Sans Famille" refit surface dans ma vie. J'avais trouvé, dans un train, un livre intitulé : "Enfants en exil : transfert de pupilles réunionnais en métropole (1963-1982)" d'un certain Ivan Jablonka. Cet historien décrivait par le menu, ce qui sera nommé plus tard un scandale d'Etat. La déportation d'au moins 2 150 enfants réunionnais, "abandonnés ou non", immatriculés de force par les autorités françaises via la DASS réunionnaise, et déportés de force par les autorités dans le but de repeupler les départements métropolitains victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère, les Pyrénées-Orientales, etc. Pour la seule Creuse, entre 1962 et 1984, ce sont au moins 215 enfants qui ont été arrachées à leur histoire, et envoyés de force dans ce département aux hivers rigoureux, alors qu'ils étaient nés sur l'île de La Réunion. Une pratique qui a continué jusqu'au premier septennat de François Mitterrand qui suspendra enfin ce transfert en 1984. Selon Ivan Jablonka, c'est Michel Debré qui imagina et mit en place le transfert, et le défendit contre vents et marées. En 1975, à un médecin qui s'inquiétait de la santé mentale des pupilles, il justifiait sa politique qui a "donné les meilleurs résultats" et s'indignait de ce qu'on puisse critiquer l'opération. C'est Debré également qui décida de déclarer les enfants "pupilles d'État" afin de retirer le droit parental. Pour empêcher toute poursuite ultérieure, la DASS faisait signer aux parents illettrés des procès-verbaux d'abandon. Ils ne reverront jamais leurs enfants. Ces derniers ont été, pour la plupart, placés dans des fermes en tant que travailleurs gratuits. Sans salaire, sans couverture sociale, sans protection aucune, ils étaient à la merci de "maîtres" qui n'étaient pas tendres avec les "esclaves noirs". Sous la présidence de François Hollande fut créé, en 2016, la Commission nationale d'information et de recherche historique (1) présidée par Philippe Vitale. Le travail de cette commission a permis d'établir que la pratique avait duré 22 ans au total, c'est-à-dire plus longtemps que ce qu'avaient longtemps cru les rares personnes à s'intéresser à ce sujet resté tabou. L'Assemblée nationale a reconnu, à l'issue de la Commission, solennellement, la responsabilité morale de l'Etat dans cette inqualifiable déportation. Ainsi, "Titi chocolat" était un enfant réunionnais exploité par un maître dont tout le monde connaissait dans le village la brutalité et le sadisme. Cet enfant avait 10 ans à son arrivée dans le village. Sous les coups de sa "famille d'accueil" et par le travail forcé sous tous les temps, il en faisait au moins 15 de plus lorsque nous le traitions de "tordu". Il est mort comme il avait vécu : seul et ignoré de tous. Cet article ne prétend pas réparer notre enfantine et cruelle attitude vis à vis de lui. Simplement, humblement, tenter de faire revivre sa mémoire le temps de votre lecture. Personne ne connaît son nom et les archives de la DASS qui concernent son arrivée en France ont (comme pour beaucoup d'autres enfants) disparu. Aujourd'hui la fosse commune du petit cimetière qui abritait sa dépouille n'existe plus. En savoir plus (1) Discours de remise du rapport de la Commission Nationale des "enfants de la Creuse" Etude officielle de la transplantation de mineurs de La Réunion en France hexagonale Les "Réunionnais de la Creuse" auditionnés - France Culture L'affaire des Réunionnais de la Creuse - une cicatrice à recoudre - Libération
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Une Histoire réunionnaise : les enfants de la Creuse Je devais avoir 8 ans la première fois que je l'ai vu. Dans le village, tout le monde l'appelait "Le tordu" ou "Titi chocolat". Il ne parlait pas français, n'était ni noir ni blanc, d'un âge incertain, il claudiquait ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2604" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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