Si le titre de cet article est certes, volontairement provocateur, on peut tout de même s'interroger sur la stratégie choisie par le gouvernement pour lutter contre les effets désastreux de cette pandémie. Nous ne remettons pas en cause la dangerosité du virus. Mais autant, il nous aurait été possible de pardonner les mensonges sur les masques, les respirateurs, les lits disponibles au mois de mars, autant il en est tout autrement neuf mois après. Quelle leçon nos gouvernants ont-ils retirés de l'impréparation du pays au mois de mars 2020 ? Ont-ils augmenté le nombre de lits ? Des soignants formés ont-ils été embauchés ? La capacité de notre système de santé a-t-elle été renforcée ? La réponse est sans appel. Non, rien de sérieux n'a été fait. Selon certains chefs de service, la situation est même pire qu'au mois de mars. Or, le nombre de lits de réanimation constitue toujours le nerf de la guerre épidémique. Le ministre de la Santé avait annoncé qu'au moins 12000 lits de réanimation pourraient être mobilisables à l'automne, contre 5000 lors de la "première vague". Visiblement le rebond de l'épidémie de Covid-19 arrive. Et de très nombreux médecins dénoncent l'absence de progrès en la matière. C'est le cas du Professeur Philippe Juvin, qui a déclaré le 03 octobre sur France Info : "C'est quand même assez incroyable que huit mois après la crise, on soit dans un système où on n'a pas augmenté le nombre de lits de réanimation ou d'hospitalisations, on l'a même réduit. Paradoxalement, au mois d'octobre, nous risquons d'avoir moins de moyens hospitaliers à la disposition des malades du Covid qu'au mois de mars". Le manque de lits oblige les hôpitaux a faire un choix douloureux : arrêter la plupart des soins non urgents pour se concentrer sur les malades du Covid-19. Ce qui a été le cas lors de la première vague. Certes, de nombreux hôpitaux de France ont éclusé ce retard à partir du mois de mai. Mais ils se retrouvent dans l'incapacité à garantir un suivi auprès des malades puisque, pour ne pas être submergés par une seconde vague de l'épidémie, ils devront de nouveau faire le même choix douloureux. Et comment ne pas parler de ce qui s'est passé dans les Ehpads dans lesquels le même choix douloureux a été opéré avec 10 000 morts au minimum sur la conscience. Aujourd'hui, les soignants ne veulent plus revivre cela : "On considère qu'on ne peut pas déprogrammer des malades, comme la première fois, parce qu'on a vu les effets que ça avait en terme de retards de soins pour beaucoup de patients, que ce soit des soins médicaux ou des interventions chirurgicales. On ne veut pas que ça se reproduise." Le professeur Jean-Michel Constantin, chef du service de réanimation de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est très alarmiste. Il craint la collision entre le démarrage de l'épidémie de grippe saisonnière et le retour du Covid-19 ce qui pourrait rendre la tâche des soignants encore plus ardue : "Il n'y aurait rien de pire pour nous, car on serait obligés de considérer que tous les patients sont Covid et on devrait les séparer les uns des autres." Emmanuel Hirsch est professeur d'éthique médicale à la faculté de médecine de l'université Paris-Saclay, où il préside aussi le Cerf. Il déplore que nous n'ayons tiré aucune leçon du confinement et que le mot d'ordre des autorités au sortir de celui-ci n'ait été que le souci d'une reprise économique ayant pris le pas sur tout le reste. Et c'est bien cette question qui est au centre des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Car ce qui frappe le plus les esprits de la population, c'est l'incohérence des mesures prises par l'exécutif. Pourquoi fermer toutes les filières qui font sociabilité pour laisser les transports, les amphis, les écoles, les entreprises bondés sans aucune possibilité de respecter les gestes barrières ? Cela ne fait pas sens, ne porte aucune logique et n'est jamais expliqué. Alors le ressenti général devient un rejet généralisé. Et la défiance ne cimente pas un peuple, mais attise les colères. Nos dirigeants vont-ils enfin prendre la mesure de leur responsabilité ? Sont-ils enfin en capacité d'exercer leur mandat dans le sens de l'intérêt général ? Peuvent-ils descendre de leur suffisance à tout savoir et leur insuffisance à accepter leur ignorance ? Pour toutes les remontées que nous font les associations de terrain, ils n'auront pas de seconde chance. Laissons à Emmanuel Hirsch le soin de conclure cet article par une de ses observations pendant le confinement : "On en était dans les mois qui précédaient le covid à nous parler de la société algorithmique ; là, c'est l'humain à bras le corps qui a surgi, dans une capacité qui, moi en tant que témoin, m'a frappé et m'a rassuré sur l'élan vital qui peut nourrir notre résilience." Vous n'êtes pas le seul professeur.
Voici le tag Internet à sélectionner, à copier et à coller sans transformation dans la page du site où vous allez utiliser cet article. D'avance merci.
CoronaVirus ou CoronaCircus ? Si le titre de cet article est certes, volontairement provocateur, on peut tout de même s'interroger sur la stratégie choisie par le gouvernement pour lutter contre les effets désastreux de cette pandémie. Nous ne ... <a href="https://www.loi1901.com/intranet/a_news/index_news.php?Id=2597" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
Panorama associatif numéro 144 : octobre 2025
14-10-2025
Le Panorama associatif de Loi1901 a pour objectif de vous détailler plusieurs mesures qui ne peuvent pas faire l'objet d'un article complet, à l'unité, car trop courtes. Au
Connaissez-vous la convention judiciaire d'intérêt public ?
C'est la loi du 9 décembre 2016 dite "Sapin II" qui a introduit dans l'article 41-1-2 du code de procédure pénale (1) un mécanisme procédural innovant : la convention judiciaire
Equipement sportif communal géré par une association : qui est responsable ?
En tant que propriétaire de l'ouvrage, la municipalité peut voir sa responsabilité engagée en cas de "défaut d'entretien normal". En contentieux administratif, cette notion
Rédaction de votre dossier de demande de subvention : tout savoir
07-10-2025
Un bon dossier doit être clair et facile à lire, adapté à sa cible et très synthétique. Rédigez votre dossier en pensant avant tout à la personne qui le lira. Le plan que nous
Comment lutter contre la fracture numérique ?
La définition de la fracture numérique est assez simple : il s'agit d'un accès inégal aux technologies numériques. Terminologie qui regroupe la connectivité à l'internet, la
Panorama associatif numéro 143 : début octobre 2025
Prêts et opérations de trésorerie entre associations : du nouveau
30-09-2025
Les associations et les fondations ne peuvent, en principe, pas accorder de prêts. Mais, la loi visant à améliorer la trésorerie des associations (1) du 1er juillet 2021 avait
Le pouvoir de licencier du Président d'une association : 2 nouvelles jurisprudences
En matière de droit, il est souvent compliqué de faire simple. Il est utile de rappeler que la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association, fixe peu de règles
Panorama associatif numéro 142 : fin septembre 2025
Le droit aux allocations chômage se réduit comme peau de chagrin
23-09-2025
Les associations employeurs vont devoir relire rapidement la loi "Marché du travail" afin d'être à jour avec les nouvelles mesures qui concernent les droits du salarié en fin de
Le piratage culinaire ou l'épluche patates connecté : est-ce bien raisonnable ?
Ce qui est bien avec nos concitoyens, c'est qu'il y a toujours matière à sourire. Même si parfois, ce sourire bienveillant se transforme en rire jaune. Vous souvenez-vous du
Associations : Mobilisons-nous le 11 octobre prochain : rappel
Ceci est un rappel. Le Mouvement associatif appelle à une journée de mobilisation de l'ensemble du monde associatif le 11 octobre 2025. Rassemblant, au travers de ses membres,
Quand le jaune budgétaire raconte l'histoire des associations
Quelles sont les associations subventionnées ? Pour quel montant ? Pour quel motif ? Pourquoi de telles différences entre certaines associations qui officient dans le même secteur
France : ta démocratie dévisse
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) vient de rendre un avis qui fait froid dans le dos. L'espace civique fond comme neige au soleil en France.
Délégation de signature ou bien délégation de pouvoirs ?
16-09-2025
Comment distinguer la délégation de signature de la délégation de pouvoirs ? Dans le premier cas, le représentant légal (nommé le délégant) se borne à charger une personne (nommé
Etat de droit égal droit de manifester
09-09-2025
Hier matin, je me promenais dans un jardin public quand j'ai entendu des rires. Je me suis approché et j'ai vu cinq jeunes gens assis sur un banc. L'un d'entre eux avait un petit
La Scop : la petite graine qui pousse bien
02-09-2025
La définition de la Coopérative est simple : "c'est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux
Service civique : beaucoup trop de ruptures de contrats
26-08-2025
Plus d'un cinquième des missions de service civique sont rompues de manière anticipée. Ce qui fait beaucoup. Pourquoi autant d'interruptions ? Le service civique propose aux
La pauvreté : fatalité française ?
15-07-2025
"Il n'y avait jamais eu autant de pauvres en France, ni un tel écart de ressources entre les catégories les plus aisées et les plus défavorisées." Bien sûr, l'intérêt de cette
L'appel à projets : le faux ami des associations
08-07-2025
Un appel à projets public (AAP) ou privé, est une procédure de financement par sélection de projets. Un organisme public ou privé peut monter un appel à projets dans le cadre
Interroger le pilotage par l'État de la politique de la lutte contre la pauvreté
Selon un récent rapport de la Cour des Comptes, en 2023, le taux de pauvreté s'établissait, en France, à 15,4 %, en dessous de la moyenne de l'Union Européenne à 16,2 %, mais sans
Cour d'appel et tribunal administratif : deux poids deux mesures
Deux très récentes décisions de justice, envers des actions entreprises par des associations, laissent l'observateur judiciaire que je suis, très dubitatif. Il semble,
Vie associative : Bilan 2023-2024
Pendant la pandémie, les associations ont répondu présentes et même beaucoup plus. Elles ont inventé des nouveaux modes de relations, grâce notamment aux outils numériques. En
Financement associatif : le rapport complet sur la situation
La revue des dépenses publiques en direction des associations vient de publier un rapport qui est la première évaluation réelle et concrète de l'ensemble des dépenses de l'État,
Santé financière des associations : enquête nationale volet 2
Du 19 février au 12 mars 2025, le Mouvement Associatif a lancé le volet 1 de sa grande enquête : "santé financière de votre association". Le constat était pour le moins alarmant.
Quand trop, c'est trop ça ne tient plus
La présidente du Mouvement associatif, Claire Thoury, a appelé, par courrier en date du 3 septembre, les associations à se mobiliser dans un mouvement de protestation prévu pour
Pour une vraie politique des quartiers prioritaires de nos villes
L'égalité ou plutôt l'équité républicaine vise à réduire, via sa politique de la ville, l'une des manifestations les plus insupportables pour la solidarité républicaine : celle
La contribution des associations à l'intérêt général dans un contexte concurrentiel
La doctrine fiscale donne une grille d'analyse de l'intérêt général qui est devenue l'unique point de repère, l'alpha et l'oméga de la vie associative. Et pourtant, il n'y a pas
On ne touchera pas à la réduction d'impôts sur les dons aux associations
En fait, la phrase exacte est "Le gouvernement ne touchera pas à la réduction d'impôts sur les dons aux associations d'utilité publique dans le prochain budget." Oui... Et les
Soutenir et encourager la contribution des associations à l'intérêt général
Dans le contexte économique, social et écologique difficile que nous traversons, le Haut Conseil à la Vie Associative semble être le seul à garder le cap et à être force de