Nous avons publié quelques articles sur ce sujet (1) et le moins que l'on puisse dire, c'est que les dents ont grincé dans le landerneau. Et voici que le "Mouvement associatif", qui se revendique être le représentant des associations, sort un numéro entièrement consacré à l'évaluation, l'impact social et l'utilité sociale de nos structures. Lancer un débat est une très bonne chose. Raison de plus pour lire cette publication afin de bien comprendre les enjeux. L'édito du président du Mouvement associatif, Philippe Jahshan, donne le ton. "Il nous faut être en capacité de rendre compte de ce que l’on entreprend, de ce que l’on permet et de ce que l’on produit." Bien sûr, nous ne pouvons qu'être d'accord avec cette affirmation. De même que nous sommes (en principe) tous opposés à la guerre, nous pouvons tous comprendre la nécessité de rendre des comptes. Philippe Jahshan n'échappe pas aux phrases redondantes et ronflantes comme "Etre exemplaire, c’est avoir le souci permanent de l’exigence pour renforcer ses savoir-faire, son savoir être et son savoir interagir." Par moment, l'homme touche du doigt le fond du problème, mais sans en comprendre la portée. Par exemple : "En ce sens dissocier les enjeux de l’évaluation de ceux du financement du projet apparaît d’autant plus nécessaire sans compter que cela permet de ne pas biaiser l’exercice et instrumentaliser l’analyse de celui qui évalue et la posture de celui qui est objet de l’évaluation." Réflexion très juste si ce n'est qu'il suffit d'un rendez-vous avec un financeur pour comprendre que le financement dépend de plus en plus des résultats d'une évaluation aux obscurs contours. Car nous en sommes là. Du conseiller départemental au responsable communal, l'évaluation des actions menées est devenue l'alpha et l'oméga des cordons de la bourse. A croire qu'elle est utilisée pour ne pas avoir à les desserrer. Evaluer l'impact d'une action quand une subvention peut être retirée sans autre explication que la contrainte budgétaire ressemble à un mauvais gag. Lire en page 7, sous le titre "L’évaluation, révélateur de l’invisible" peut prêter à rire. Le texte qui suit ne fait plus rire du tout : "En effet, passer d’une culture de l’intuitif à une culture de la preuve, travailler à révéler l’invisible permet aux bénévoles, salariés, volontaires et administrateurs investis dans une association, de donner du sens à leur action et de mieux identifier comment ils contribuent à faire vivre le projet associatif qu'ils ont défini collectivement." Sait-il, l'auteur de cette phrase, comment fonctionne une association de moins de 11 salariés et combien le temps des bénévoles est à ce point contracté qu'ils baissent les bras les uns après les autres ? A-t-il déjà assisté à une AG lorsqu'il faut élire un nouveau CA et que personne ne se présente ? Non, il ne le sait pas car il ne traite que des associations/entreprises dont le budget ressemble à celui d'une solide PME. Or, ces structures là ne représentent que 5% du secteur associatif. Et le problème est posé. Pourquoi demander à l'immense majorité des associations qui font le lien social de ce pays d'avoir à fonctionner comme les quelques unes qui sont très éloignées de nos situations quotidiennes ? Un peu plus loin, dans le même texte, on trouve ceci : "Dans cet esprit, penser l’évaluation dans le cadre d’une démarche globale d’amélioration continue prenant en compte l’ensemble des pratiques de son association peut être un moteur puissant de renforcement d’une dynamique associative (gouvernance, spécificités des parties prenantes, RH, bénévoles et salariés etc.). " Que le lecteur qui possède un service RH au sein de sa structure lève la main... Pour conclure, je laisserai la parole à la sociologue Delphine Vincenot qui écrit, page 11, un texte avec lequel nous sommes en parfait accord. "Aussi, ce concept de mesurer l’utilité sociale est-il à double tranchant. Il résonne avec l’envie de mettre au c½ur des préoccupations le sens de l’activité associative. Mais il répond aussi à une injonction à prouver son efficacité à court terme, pour faire vitrine des résultats obtenus, non pas à démontrer son efficacité sur des processus issus d'un travail de longue haleine." Nous pourrions signer son intervention (pages 10 et 11) des deux mains. Il faut savoir que le numéro 27 de la vie associative est financé par la Fondation du Crédit Coopératif dirigé par M. Hugues Sibille qui est aussi président du Labo ESS, président du Comité Français sur l'investissement à impact social (Social Impact Bonds) et j'en passe. N'en déduisez pas pour autant que cette revue est orientée, ce serait pure folie. En savoir plus Le numéro 27 de la vie associative (1) L'initiative French Impact : une couche de plus sur le mille-feuille social et solidaire et ESS et création de valeur : un petit rapport pour une grande imposture
Brève en copie partielle autoriséeVoici le tag Internet à sélectionner, à copier et à coller dans la page du site où vous allez utiliser cet article. D'avance merci.
Pourquoi mesurer l'utilité sociale des associations ? Nous avons publié quelques articles sur ce sujet (1) et le moins que l'on puisse dire, c'est que les dents ont grincé dans le landerneau. Et voici que le "Mouvement associatif", qui se revendique être le représentant <a href="https://www.loi1901.com/breves_associatives.php?moteur1=1251" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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