La majorité LREM vient de ratifier le CETA (1) en nous promettant des contrôles tellement sévères que la population n'aura pas à craindre d'ingérer, dans les produits canadiens, des pesticides ou autres antibiotiques interdits chez nous. Mais l'affaire des "faux steaks hachés" vient jeter comme un doute sur ces belles déclarations. Le rapport que le Sénat a publié sur son site (le 24-07-2019) fait froid dans le dos quant à la chaîne d'irresponsabilités qui a conduit à ce désastre. Réalisé sous l'autorité du sénateur Fabien Gay le rapport salue au premier chef le "professionnalisme, la vigilance et la réactivité des quatre associations". En effet, les Restos du coeur, le Secours populaire, la Fédération française des banques alimentaires et la Croix-Rouge ont été les premières à repérer le problème posé par les steaks hachés de très mauvaise qualité achetés dans le cadre du Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). En revanche, le rapport épingle la course au moins disant tarifaire, les contrôles jugés très insuffisants, l'Etat défaillant, l'origine de la viande impossible à déterminer, etc. Le constat des élus est sans appel. Les sénateurs vont jusqu'à évoquer une négligence des pouvoirs publics : "que les administrations concernées n'aient pu détecter les anomalies plus en amont est une question qu'il apparaît légitime de poser". En langage sénatorial, cela est une charge violente. "Il n'est pas acceptable qu'en France, des produits présentant de tels défauts de composition aient pu être distribués aux associations caritatives". Nous sommes bien d'accord. La totalité des échantillons analysés par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) comportaient des "non-conformités majeures" aussi bien face à la réglementation en vigueur qu'au non respect du cahier des charges de l'appel d'offres. Celui-ci a été publié et géré par l'agence FranceAgriMer qui est tout de même un établissement national des produits de l'agriculture et de la mer. Il faut rappeler que sur les 1436 tonnes de "steaks hachés" livrées, 457 tonnes ont été distribuées aux bénéficiaires. Entre les traces de poulet, les échantillons d'abats, les protéines extraites de végétaux, l'amidon a tous les étages, la viande était de très mauvaise qualité avec un excès de gras et des anomalies en très grand nombre. Bon appétit. Le rapport sénatorial dénonce les contrôles réalisés sous la responsabilité de FranceAgriMer. Alors que "l'Etat et l'Union européenne s'emploient à multiplier les contrôles administratifs sur les associations, les contrôles sur les denrées distribuées ont été insuffisants. Il n'y a, par exemple, pas de tests gustatifs sur les échantillons des produits de base lors des appels d'offres". Selon le rapport, dès la première alerte des associations, FranceAgriMer aurait dû "lancer des contrôles flash sur des échantillons afin de lever le voile sur cette affaire. Les tests des laboratoires prennent en général entre 2 et 3 semaines. Cela aurait permis aux associations d'interrompre plus rapidement la livraison de manière coordonnée sur la base d'une expertise reconnue". Le rapport pointe également le désengagement de l'Etat dans la gestion de cette crise. Les quatre associations ont été seules de bout en bout. La direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a même estimé "Une fois réceptionnée, les associations sont propriétaires de la marchandise. La décision d'interruption relève donc de leur responsabilité". Circulez, il n'y a rien à voir. Le dossier a été confié à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et une enquête est en cours pour déterminer précisément qui sont les responsables de cette affaire. La liste sera aussi longue que les manquements de l'Etat et de l'Europe. Par exemple, le fabriquant polonais, Biernacki, est sûrement coupable. Mais que dire de ses ateliers qui n'ont pas été contrôlés depuis 2013, "alors qu'il a été un producteur régulier pour des marchés publics sur les steaks hachés" et qu'un problème de salmonelle avait été connu en 2015 ? Le CETA, avec l'importation massive de viande canadienne, nous promet encore de beaux scandales en perspective avec de tels contrôleurs. En savoir plus (1) Le CETA : la mondialisation débridée Rapport d'information de M. Fabien GAY, fait au nom de la commission des affaires économiques du Sénat Dernière minute : Il faut savoir que la viande est toujours dans les frigos de la Banque alimentaire. Et elle ne sait pas quoi en faire. Et personne ne lui répond, ni dans les ministères, ni dans les agences d'Etat. En revanche, Didier Guillaume, le ministre de l'agriculture, se permet de mentir allègrement à la télévision en disant que c'est l'efficacité des contrôles français qui a permis de bloquer la viande en 3 jours. Le rapport sénatorial démontre le contraire.
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L'affaire des faux steaks hachés donne le vertige aux associations La majorité LREM vient de ratifier le CETA (1) en nous promettant des contrôles tellement sévères que la population n'aura pas à craindre d'ingérer, dans les produits canadiens, des pesticides ou autres antibiotiques <a href="https://www.loi1901.com/breves_associatives.php?moteur1=1499" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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